Wednesday, December 16, 2015

La suite...

Apres le Pamir, c'est maintenant la Tasmanie...

see you on

http://tassietandem2016.blogspot.be/


Le dernier voyage du famous yellow tandem!

Sunday, July 27, 2014

Et la danse….

Pour clôturer le blog…

Voilà ce que l'on fait quand on arrive en haut d'un col à 4271m…

http://youtu.be/_3EA-WjQ-3Y

Chose promise, chose due!

Les mercis à...

Eric,
qui m'a initiée aux plaisirs du vélo il y a bien longtemps. Je tentais alors de le suivre pour faire quelques cols dans les Alpes… il m'a donné le goût de ce type d'aventure.

Isa,
première co-cycliste qui a osé tenter l'aventure avec nous en Amérique du Sud il y a 3 ans. Grâce à elle, j'ai su que c'était possible d'embarquer le loustic et on a fait un voyage extraordinaire tous les 3.

Yannick,
avec qui on aurait du faire cette route l'été dernier déjà et grâce à qui j'habite aujourd'hui dans cette région magnifique.

Loulou,
compagnon de route de Dushanbe à Khorog grâce à qui on a eu une super mise en jambe, merci pour les photos et l'assistance technique du blog par la suite!

Zenda
compagnon de route pour le Khorog-Murgab, merci pour les photos et les fried rice tous les soirs!

Thierry, Marlene et Keirin
compagnons de route pour le Murgab-Osh, merci pour les photos et votre patience à nous attendre et à répondre aux sollicitations incessantes du père Gab!

Hélo, Christophe, Morgane et David
L'équipe de choc en base arrière à Dushanbe… et ils ont été sollicités!

Andrea pour les petits colis de chaussures, M&Ms et boites de thon!

Tous les cyclos passés à la maison qui m'ont fait rêver avec leurs récits et leurs photos et m'ont décidément convaincue qu'il fallait absolument faire cette route!

Et vous tous qui nous avez suivi, pour vos commentaires et encouragements… on n'était décidément pas tout seul sur la route!

Et donc… Venez au Tadjikistan, allez dans le Pamir (ok, pas forcément en vélo!)!!
et avec vos loustics!!

Tentative de bilan

1213 kilomètres en 25 jours pédalés… 
Ca nous donne une moyenne 48,5km/jour, c'est pas mal du tout pour une vieille maman et son fiston sur un tandem et à de telles altitudes! 
J'avais planifié un petit 40 par jour… on a assuré!

30 jours de voyage: 25 jours pédalés et 5 jours de repos (3 à Khorog et 2 à Murgab).

5 cols au dessus de 4000 et 2 au dessus de 3000, respect!
Mon compteur devrait pouvoir nous dire combien de dénivelé positif en tout… mais il est à Dushanbe et je suis en France… ce sera donc pour plus tard!

La plus haute altitude atteinte en vélo: 4655m.

Aucun accident, aucun vrai problème technique… des bricoles seulement...
On s'est à peine servi de la trousse à outils et encore moins de la pharmacie… ça, c'est bon!

Quelques cicatrices de boutons de puces, un nez et des joues bien brûlés et desséchés par le vent et le soleil… mais rien de plus!

Le plus dur? 
Gérer les humeurs de Gab malgré la fatigue, gérer son énergie débordante ou son ras le bol de pédaler… pour ne pas le dégoûter de ce type de voyage mais lui en donner le goût, si possible! 

Le meilleur…
Les nuits dans le silence de la montagne sous des ciels éblouissants d'étoiles, l'espace, l'immensité, la liberté, la beauté, le calme…

Le meilleur du meilleur...
Gab évidemment… mon super cyclo de fiston est un vrai cyclo professionnel, passe la journée sur la selle sans râler, a le nez pour trouver un bon coin de camping, dort comme un roi sous la tente, est heureux de toutes les rencontres, savoure ses noodles tous les soirs avec délectation… s'adapte et s'adapte encore...
Il a de l'avenir en tant qu'aventurier! Je suis tellement fière de lui!


Conclusion : TOP!

Evidemment, on parle de la suite avec Gab… il y a déjà quelques idées pour un troisième trip…

A suivre


Les derniers jours jusqu'à Osh

Après une bonne nuit reposante même si bien fraiche (l'humidité nous change après plus de deux semaines dans la sécheresse du Pamir) on continue la descente vers Sary Tash.
Le Kyrgyzstan ressemble à la caricature que l'on s'en faisait: des yourtes partout et des centaines de chevaux!
La route traverse la vallée de Sary Tash et on arrive vers midi dans le village, carrefour entre la route qui va vers la Chine et celle des camions qui vont vers le Tadjikistan.





On nous avait dit que Sary Tash était une ville frontière sans intérêt. En fait, on tombe sous le charme de ce village entouré de pelouse et avec des vues extraordinaires sur la chaine de montagnes qui sépare le Kyrgyzstan du Tadjikistan. Le pic Lenine fait partie de cette chaine… je lui annonce déjà que je reviendrai sans doute lui monter dessus!



On dévalise la boutique du village et on décide de s'offrir un vrai déjeuner dans un des homestay avant de repartir. Assis à l'intérieur, on déguste notre lagman et notre petite salade de tomates et… on décide de rester pour une bonne nuit avant d'attaquer les 184 kilomètres qui nous restent jusqu'à Osh. La perspective du col à 3600m qu'il va falloir remonter ne nous réjouit guère et la flemme nous gagne. Décision prise: on reste! 


On demande à prendre des douches, on est donc embauchés pour aller chercher de l'eau à la rivière et surtout pour verser les seaux d'eau chaude dans le pot à lait qui sert de réservoir pour la douche… 


Après-midi bricolage des vélos, petite lessive, lecture, sieste…. C'est là que je vois le nom de Christophe apparaitre sur mon téléphone, je devine qu'il est malheureusement porteur d'une mauvaise nouvelle… Nous apprendrons le décès de Nigel à Sary Tash. La décision se prend vite d'arrêter le voyage à Osh et de rentrer au plus vite en France pour retrouver Mima… 

On part se promener au soleil couchant pour contempler la vue sur les montagnes, les appareils photos mitraillent. Les sommets se dégagent un à un…

Diner tôt suivi par une longue nuit de 12 heures dans le petit dortoir de la homestay…

Dimanche matin, on démarre pour le col. Le macadam est impeccable, ça nous change. On monte tranquillou avec le petit père. Il ne fait pas trop chaud, la montée se fait bien. Arrivée au col, une belle descente et ça remonte, on le savait, heureusement… un deuxième petit col et là, on peut contempler les lacets de la descente, ah, ah… on sait que l'on a environ 60 kms devant nous avec 2000m de dénivelé à descendre, TROP bon!




On redescend du Pamir, on a quitté le toit du monde, on redescend sur le plancher des vaches, c'est la fin!
Superbissime descente à fond la caisse, sur un macadam sur lequel le tandem glisse sans bruit. On atteint 68kms/heure sans efforts! Gab adore et hurle: plus vite Maman, plus vite...
On déjeune au bord d'une rivière, il fait chaud, on est déjà descendus de 1000m.



Mais évidemment, le vent se lève et évidemment… il est de face… le ciel se couvre, quelques gouttes de pluie… on lutte contre le vent, en descente, non… la pluie arrive en plus...
Stop pour un coca, on continue? on s'arrête? 
Allez, on continue et on fait bien, le temps change très vite et le ciel bleu revient. Le vent est toujours là mais il est bien moins fort.
On atteint les 100 kilomètres ce jour là… dernière nuit de camping au bord d'une rivière… on est nostalgique… c'est le dernier jour demain!


Grand ciel bleu le lendemain matin, on est à 1600m d'altitude, la chaleur vient vite avec le soleil. On arrive à Gulcha, c'est là que la montée du dernier col commence… Marlene n'est pas en forme, son estomac la torture, elle n'a rien pu avaler le matin… allez, on prend un camion! Merci Marlene, grâce à elle, on zappe les 15kms de montée… on se fait déposer au col pour ne profiter que de la descente… on rigole en disant qu'un col en dessous de 3500, de toutes façons, ça ne vaut rien, autant le zapper…. on s'économise 3-4h d'effort. Non seulement on arrivera à Osh ce soir mais en plus, on sera en forme…



Suivent 70kms de descente toute douce. Le tandem glisse sur le macadam. Les autres ont du mal à suivre. On roule à 40kms/h sans efforts.. pour une fois, nous sommes devant et nous devons attendre les autres! Je savoure!

Plus on descend, plus le thermomètre s'énerve… Il ne fait pas loin de 40 quand on arrive à Osh. Il est 15h… on savoure la douche et les bières fraiches… On aura fait 418kms en 7 jours!

Nous arrivons à Osh le 21 juillet, exactement un mois après notre départ de Dush: 1213 kilomètres en un mois… et quels kilomètres… on est allés sur le toit du monde! Extraordinaire voyage!



Friday, July 25, 2014

Karakol - Sary Tash: le jour le plus long!

Il y a toujours le jour le plus long dans un voyage, non?

En Amérique du Sud, c'était le jour de l'arrivée à Potosi en Bolivie… 81,5 kms et 3 cols au dessus de 4000…
http://tandemlatina.blogspot.be/2011/05/le-jour-le-plus-long.html

Cette fois ci, il n'y a eu "que" 71,3 kms et "seulement" deux cols au dessus de 4000m mais un vent de face impitoyable, d'une violence constante avec des rafales hallucinantes.

A partir de 13h, on n'a fait que lutter contre ce terrible vent sur une piste de tôle ondulée franchement pénible… on a fini la journée avec de la pluie glacée et un début de neige dans une descente vertigineuse sur une piste caillouteuse et glissante, on a traversé une rivière et on est arrivés au Kyrgyzstan où une herbe moelleuse nous a accueillis pour la nuit, ouf!
La nuit tombait… les tentes ont été vite montées, les noodles vite préparées et nos sacs de couchage ont été des refuges délicieux pour une nuit réparatrice après une journée aussi intense.
Ce jour là, je suis allée au delà de ce que je croyais être mes limites… Tout est dans la tête décidément…

Le matin est magnifique, pas un souffle de vent, le soleil est chaud, la lumière est splendide. Le lac est encore plus bleu est les sommets majestueux… on a envie de se poser au soleil et de bouquiner en levant le nez de temps en temps pour admirer la vue. C'est vrai, quelle idée d'aller encore pédaler… Il faisait si bon ce matin là.




On est prêts les premiers avec Gab. On démarre donc avant les autres… pour une courte illusion, qui ne durera que quelques kilomètres, d'avoir de l'avance sur eux!
La route est droite, en faux plat montant doucement… On monte vers le col de Uy Bulak à 4232m. On est déjà à 3900 dont la montée ne devrait pas être trop longue.
Un virage et hop, les vagues de montée commencent… la route ondule toute droite et monte par vagues d'un seul coup… on commence les zig zag avec Gab, la pente est à 10%, euh… ouais, on pousse! Le 10% au dessus de 4000, on n'y arrive pas!
On se felicite de ne pas avoir commencer trop tard, le vent n'est pas encore levé. Oui, pour ce col, le vent ne nous aura pas torturés… c'est toujours ça de pris!











Au sommet, une marmotte nous siffle…  Une stalovaya abandonnée a l'air misérable sur le bord de la route. On devine le froid qu'il doit faire ici en hiver. Tout est râpé, sec.


On entame la descente et on retrouve… notre ennemi préféré… le vent… de face!

On arrive dans une vallée qui ressemble à la lune… désert total dominé par des sommets enneigés et des montagnes qui deviennent rouges. On nous avait dit que c'était la plus belle partie de la route, ça se confirme.
Le vent est cruel, il est froid, incessant, fort…





On trouve un trou pour déjeuner. Ben oui, un trou… pour être à l'abri du vent… on se fait des noodles pour se réchauffer et on a bien du mal à redémarrer mais ce serait de toutes façons impossible de monter les tentes avec un tel vent. On n'a pas le choix, il faut juste avancer!

On redémarre, face au vent… tels des bateaux tentant de remonter au près… ça gite, ça penche, ça grince, les jambes chauffent, ça avance si doucement, tellement doucement, trop doucement… l'effort fourni est énorme pour un résultat minime. Quelle frustration!
Mais c'est beau, tellement beau… l'espace est immense, le massif du Pic Lenine, 7134m, est à notre gauche… le sommet Kurumdy, 6613m, à notre droite… wow!!










Je répète encore et encore à Gab: regarde Lapinou, comme c'est beau… oh là là, quelle chance on a d'être là, tu te rends comptes!?
Non, il ne s'en rend pas compte, pas encore… il sait juste qu'il a une maman un peu tarée qui l'emmène dans des endroits où il n'y a pas d'autres gamins! C'est bien une preuve qu'il y a un truc pas normal quand même! Hein Maman? pourquoi on voit jamais d'autres enfants avec les cyclos? Je suis toujours le seul!  C'est vrai Lapin… tu es toujours le seul, c'est dommage!
Et puis, quand je lui répète encore et encore que c'est si beau… je finis par entendre un ado américain derrière moi qui me lâche avec un accent à couper au couteau:
Hey Mam, focus on the road!!
Faites voyager vos gamins, je vous le dis!!

Heureusement que les lieux sont splendides car sinon, je crois que je me serais roulée en boule contre le talus pour attendre que ça passe… heureusement que le soleil est là aussi car je connais des cyclos qui sont passés par là sous des pluies battantes ou des tempêtes de neige!
Donc finalement, on a de la chance avec ce vent… et comme je dis à Thierry et Keirin… regardez bien autour de vous, le jour où vous serez enfermés dans votre bureau, vous repenserez à cet endroit en vous disant que c'était sacrement bien de se faire fouetter pour ce p…  de vent!!
Donc, enjoy!!
Sous nos coupes vents et nos épaules voutées, derrière nos cagoules et nos lunettes, il y avait donc des sourires… c'était trop beau!

On pousse et on pousse, on arrive à la sortie du district de Murgab: monument improbable avec la silhouette d'un yak, le même qu'à l'entrée du district, à quelques 300 kilomètres de là.


Et la montée commence… le poste frontière tadjique est juste avant le col de Kizil Art, 4280m… je dirais à 4-5 kms d'après la carte… quelques tournants et on arrive aux baraquements de la frontière.
Les copains nous attendent, j'arrive en poussant, épuisée, plus de force, cassée, la lutte contre le vent a eu raison de mon énergie… j'annonce aux autres que je suis finie… terminée… que je n'avance plus après la frontière...
On sort les passeports. Le gars voit mon visa diplomatique et me demande: mais pourquoi tu n'es pas venue en voiture!?? C'est vrai, une diplo en vélo, ce n'est pas sérieux!
Je demande au mec à combien de kilometres est le col… 1-2 kilomètres en montée douce.. ouais, j'y crois moyen…
On repart... ben si, on ne peut pas dormir aussi haut, on va avoir trop froid, il faut descendre… et donc passer le col d'abord… j'ai quand même les yeux qui balayent les bords de la piste pour trouver un endroit où camper, pas un gramme d'eau, des marmottes partout par contre… et, un virage… et... je reconnais le pylône de la frontière tadjique… le col, la frontière… la statue du Marco Polo… oh wow, le mec avait raison, on y est!
Yessssssss…




On quitte le ciel bleu du Tadjikistan pour un ciel kirghize chargé, sombre… brrrr… le thermomètre descend encore. La piste est boueuse et super raide pour descendre. Nos mains sont crispées sur les guidons et gèlent au fur et à mesure des virages. La pluie commence… c'est en fait de la neige fondue… ok, on continue les amis, on descend, on ne peut pas dormir ici avec ce temps pourri, c'est clair… on sort les pantalons de pluie, gants étanches. Gab est gelé, je sors donc toutes les couches pour le couvrir au max, il se met en boule derrière moi…
La descente continue encore et encore… on retrouve un peu de macadam, ça fait du bien… une rivière à traverser, il ne pleut plus mais on est à l'ombre, il fait un petit 5°. On vire les chaussures, Gab reste sur sa selle et Keirin m'aide à pousser le tandem à travers la rivière dans les pierres qui cognent mes pieds glacés, ouch…








Derniers kilomètres et on arrive au poste frontière kirghize… 500m plus loin, on se pose dans l'herbe… un troupeau de chevaux nous observent… l'herbe est épaisse, Gab s'est fait remplir les poches de bonbons par un des douaniers kirghize, ils les distribuent pendant le montage des tentes…

et… dodo… dans le silence absolu de cette magnifique nature...